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Les Chroniques du Dahal
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27 août 2005

La Valse - M. Ravel

Aujourd'hui, la chronique concerne un compositeur un peu plus connu qu'Albeniz : Maurice Ravel.

ravel

Le principal problème avec Ravel est que sa réputation est un peu étouffée par son "Boléro", (aussi appelé "Gros blaireau") alors que ce dernier ne représente qu'une infime partie de la musique de Ravel.

C'est sur un chef-d'oeuvre assez peu connu du grand public que nous allons nous arrêter. Il s'agit de "La Valse", poème chorégraphique pour orchestre, crée en 1912.

Est-il besoin de le rappeler, la valse désigne en musique une danse à 3 temps: UN deux trois Un deux trois.... il faut avoir ce rythme bien présent lorsque l'on écoute "la Valse"

L'oeuvre est en elle même un véritable tour de force orchestral. Ravel l'a concu comme une vaste progression, sorte de patchwork de valses remarquablement agencées, qui mènent au fameux délire final.

Le minutage est celui de la version London Symphony Orchestra/Abbado

1ère progression:

0'00: La valse surgit du néant. Presque rien au début, sur une tenue des basses, les bassons émettent des petit motif ci et là, qu'illuminent des violons en trémolo.

0'45: Le climat devient plus mystérieux, l'orchestration aidant. On a l'impression de voir danser des fantômes, tant l'ambiance est brouillée rythmiquement.

1'17: Admirable orchestration! Sur des grincements de bois graves. Un thème de "La Valse" s'affirme aux cordes graves.

2'00: Puis un glissando de harpe introduit le suite, un peu plus affirmée, plus passionnée aux violons en sourdine. L'orchestration est toujours très riche. Ecoutez à 2'20 comment Ravel suspend la phrase... puis reprend le mouvement! L'ensemble se gonfle, prend de l'ampleur. A 2'30, le rythme au violons est très marqué: il reviendra à la fin de l'oeuvre. A 2'37, ca devient carrément brillant pour clore cet épisode.

2'44: Une phrase au hautbois prend la suite. Elle est très chantante et ne négige pas les grand intervalles (écarts entre 2 notes). Elle est reprise, encore plus chantante, par les violons à 3'01, sur une orchestration d'une infinie richesse. A 3'18, Ravel repasse le relais au haubois, qui énonce la deuxième partie de la phrase constuite sur le même modèle, puis les cordes la reprennent à leur tour à 3'33, et les hautbois vient conclure délicatement cette séquence.

3'50: Avais-je vraiment besoin de vous signaler qu'il y avait un changement ici? Les cuivres et percussions étaient absentes de la section précédente... Elles font un retour en force! Cet épisode brillant et très rythmé (si vous passez à coté du rythme de valse après ca je ne peux plus rien pour vous) est peu dévelloppé et s'enchaine directement à une partie plus calme à

4'18: Passage calme: le chant est confié aux altos sur des montées chromatiques qui passent à différents pupitres.

4'46: Passage plus animé au hautbois, qui sert surtout à animer la musique avant 5'02. Ici l'assise rythmique est irrésistible... Avant le "coup de théatre" de 5'15: un octave clamé à tout l'orchestre ponctue plusieurs épisodes dans lesqueles on retrouves certain éléments de musique "espagnole" selon Ravel: Il fallait oser, une valse espagnole... A 5"25 admirer le magicien Ravel: il lance le piccolo dans l'extrème aigu, le fait redescendre, passe le relais aux bois puis aux cordes... et fait dans le même temps "s'écraser" l'orchestre lentement...

5'36 : Puis un nouvel épisode qui s'enchaîne parfaitement se met en place: une mélodie langoureuse aux cordes graves, qui s'anime peu à peu (violons, 6'07) puis retombe rapidement.

6'25: Là, on voit que Ravel n'était pas le premier venu en orchestration... Comment rendre le climat tout à la fois savoureux et mélancolique, avec une clarinette basse, quelques cordes et une harpe... A 7'12, le climat s'anime, le tempo accélère, les cordes s'agitent...

7'11: Vous avez déja entendu un orchestre sonner comme ça? Ravel est vraiemnt le meilleur orchestrateur que je connaisse... quel luxe de détails! Mais la mélodie se trouve soudain figée en vol, et...

2ème progession:

7'42: On se retrouve dans le climat du tout début ! Un peu comme si Ravel nous repassait tout le début du morceau, en accéléré!

8'32: Le rythme de valse devient pour le coup très affirmé, dans un épisode brillant. Ecoutez la descente aux violons: ça commence à devenir un peu taré... impression confirmée à 8'48, lorques les trompettes partent vers le haut.

8'55: le climat de calme, un petit solo de trompette à 9'01, mais les morceaux du tableau commencent à se décoller... (9'05), puis surtout 9'18, avec ce motif presque dissonant écangé entre les cordes et les trombones...

9'28: L'orchestre prend soudain du corps dans un déploiment sonore éblouissant. Puis tout semble se calmer...

9'47: C'est de la poudre aux yeux! Ravel recule pour mieux sauter... Le rythme devient plus souterrain... Le tout s'anime très lentement... (l'harmonie devient de plus en plus dingue et le rythme de plus en plus obsessionnel, à vous donner le mal de mer). A 10'36: écoutez au tuba, ces notes appuyées qui montent, qui montent, et accélèrent jusqu'à...

10'52: BOUM! Sur un accord crié au trompettes, on est arrivé au bout de l'ascension, croit on... Le rytme de valse reprend de plus belle, plus marqué (coups de grosse caisse).

11'15: On retrouve aux cordes, déformé harmoniquement, le rythme des violons au début! Ponctuées par des montées de plus en plus folles qui partent des contrebasses et arrivent aux trompettes, il mène à un climax assez taré (11'30), puis...

11'36: Ravel ralentit! Le rytheme obsessionnel est toujours là, sur une montée psychotique aux cuivres...

11'44: Est on encore dans une valse? Les déplacements d'accent et les gros punchs orchestraux peuvent nous faire douter... 11'53: Une phrase passionée aux violoncelles (seuls?!!!) comme suspendue, puis le rythme reprend de plus belle! et mène au délire ahurissant de

12'03: Là je peux vous dire que l'on est plus du tout dans une valse... On est dans un tourbillon d'une violence inouïe... Les détails de l'orchestre sont géniaux. L'oeuvre se termine violemment, par 5 notes (peut on encore parler de notes...?) ou plutôt cinq énormes coups rapides.

Cette oeuvre peut paraitre un peu déconcertante à celui qui ne sait pas à quoi s'attendre. C'est une oeuvre qui se réecoute plusieurs fois. Je ne sais pas conmbien de fois je l'ai écoutée, et chaque fois je découvre des nouveaux détails de l'orchestration que je n'avais jamais entendus...

Ravel a par la suite réalisé une transcription de cette oeuvre pour 2 pianos, et il existe d'autres version, dont une pour piano 2 mains, qui est absolument injouable...et on peut comprendre pourquoi en entendant le version orchestrale!

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Commentaires
B
kawad nik ta mére espes denfoiré
M
les "vrais morceaux de musique" ?<br /> Valse lente, valse triste ou valse silencieuses plutôt !!
L
Ben voilà (enfin) une chronique digne de ce nom ! <br /> Merci à notre Dahal préféré :-)<br /> <br /> Reste plus quà bien lire tout ca avec l'enregistrement dans les zoreilles, et je serais encore plus cultivatnonée qu'avant!
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